LE CONSEIL DE LEUROPE DIT NON A
LEUTHANASIE
Le 25 janvier 2012,
lAssemblée du Conseil de
lEurope, basée à
Strasbourg, adoptait la recommandation disant
que « leuthanasie, dans le
sens de lusage de
procédés, par action ou par
omission, permettant de provoquer
intentionnellement la mort dune
personne dépendante, dans
lintérêt
allégué de celle-ci, doit
toujours être interdite ». Ce
texte nest pas contraignant mais pourra
être utilisé par les
défenseurs de la vie.
Gregor Puppinck, directeur du European
Center for Law and Justice, a beaucoup
travaillé pour obtenir ce texte.
LACADEMIE DE MEDECINE EN
FRANCE
LAcadémie de
médecine sest
inquiétée du récent avis
du Conseil national de lOrdre des
médecins sur la fin de vie.
« Dès quon parle de
sédation terminale, le but nest
plus de soulager et daccompagner le
patient, mais de lui donner la mort.
Signé : les professeurs
Denys Pellerin et Jean-Robert Le Gall
LOrdre des médecins
réclame un développement des
soins palliatifs.
LA LOI LEONETTI
La loi Leonetti (2005) visait à
éviter à la foi
lacharnement thérapeutique et
leuthanasie. Elle a été
reprise pour lessentiel par
lAllemagne, lEspagne, la
Suède et lArgentine.
53 % des médecins
français disent quils
connaissent mal la loi Leonetti.
LEUTHANASIE EN BELGIQUE
En 2002 (28 mai) était votée
la loi autorisant leuthanasie.
Cétait en principe une loi
dexception. Mais il était facile
à prévoir que lexception
sétendrait. En 2012,, 1432 cas
étaient déclarés.
Au départ, il sagissait de
« maladie grave et
incurable », de souffrance physique
ou psychique insupportable. Mais peu à
peu, on a dérivé vers les maux
causés par le grand âge, ainsi
quune certaine lassitude de vie.
Un condamné à une lourde
peine a été euthanasié
pour la souffrance mentale liée
à son enfermement. Dix prisonniers ont
déposé une demande
semblable.
Deux jumeaux de 45 ans, menacés de
devenir aveugles, ont été
euthanasiés : une souffrance
future est un motif suffisant.
« Jai appris quun
médecin avait demandé, une fois
sa tournée effectuée, de
« faire le
ménage ».
Résultats : trois patients en
moins ».
Depuis onze ans, sur 5 537 euthanasies
déclarées, aucune poursuite
na été engagée
pour dépassement de la loi. La
commission ad hoc se contente
denregistrer ce qui est
déclaré. Or, beaucoup de
médecins ne déclarent pas des
euthanasies et les camouflent sous le terme
de « mort naturelle ».
Quant au personnel soignant, il na rien
à dire. Cela pourrait atteindre 50 % .
Le nombre deuthanasie
déclaré est passé de 924
en 2006 à 2086 en 2010.
En Suisse, le suicide assisté est
autorisé dans certains cantons :
voir site dignitasexit.
De dérive en dérive.
Lorsquune transgression est
légalisée, elle conduit
toujours vers une transgression
supplémentaire. Soccuper
dun patient qui va mourir, cest
du temps perdu. La mort devient une solution
de facilité, dit un docteur de
Tournai.
La loi dexception de 2002 est
devenue la règle. Plusieurs documents
officiels parlent maintenant de droit
à leuthanasie. Des personnes
jugent inacceptable quon leur refuse de
quelles considèrent comme un
dû.
A un malade atteint dun cancer, on
propose trois solutions : la chimie, les
soins palliatifs, ou...
leuthanasie ! Leuthanasie
est mise au même plan que les soins
palliatifs ! Alors que les soins
palliatifs sont une manière
daccompagner la personne
jusquà la fin.
Daprès un sondage,
lopinion est un peu perdue avec les
notions de « mort douce »
et de « dignité de la
mort ». Daprès un
sondage, les trois quarts des Belges seraient
favorable à une extension de la
loi.
Le 12 décembre, le sénat
belge adoptait un texte qui devrait passer en
commission, puis à la Chambre des
Députés ; il
sagirait dautoriser
leuthanasie des enfants :
- élèves peu doués et
en mal demploi
- victimes de la séparation de
leurs parents
- délinquants chroniques
- handicapés physiques ou
mentaux.
On créerait un nouveau droit pour
échapper au fardeau des parents. On
entrerait dans un programme eugénique
illimité : élimination des
aliénés mentaux (avec
laccord de quelquun
« autorisé »
à agir par délégation),
handicapés physiques, malades
incurables, personnes dépressives. Aux
Pays Bas, ce programme est déjà
implanté.
On commence même à discuter
dun âge limite après
lequel il serait normal de
« partir ».
Le Père Michel Schooyans,
professeur émérite de
luniversité de Louvain et membre
de lAcadémie pontificale des
sciences sociales, sonne lalarme.
Tout a commencé, dit-il, par la
légalisation de
lavortement : en admettant que
lon pouvait tuer lembryon par
dérogation, on a nié le droit
de tout être humain à la
vie.
Dans cet esprit-là, il ny a
plus de droit naturel. Il ny a plus que
du droit positif. Le droit, cest ce que
le législateur a décidé.
On a vu où cela menait avec le droit
nazi et le droit soviétique.
Il est grand temps de remettre en valeur
nos traditions philosophiques et religieuses
respectueuses de la grandeur et du
mystère de lhomme.
Il est temps de dire non, daffirmer
lobjection de conscience comme Thomas
More et John Fischer qui ont payé de
leur tête le droit de résister
au prince.
Monseigneur Léonard,
archevêque de Malines Bruxelles,
constate lapathie des catholiques
belges. Longtemps lEglise a
été en position de force avec
la moitié des étudiants et des
élèves du secondaire (70 % en
Flandre) et une grande partie des
hôpitaux et cliniques. Le laïcisme
est plutôt récent. Aussi les
catholiques ne sont pas habitués
à réagir. La loi sur
leuthanasie est passée il y a
dix ans, sans protestation.
Aujourdhui, Mgr Léonard
dénonce vigoureusement le projet
délargir la loi aux enfants
mineurs et aux personnes
démentes : « Nous
dénonçons lillogisme de
certaines propositions : un adolescent
de 15 ans ne peut pas se marier, il ne peut
pas léguer sa fortune, et tout
à coup on jugerait quil peut
décider de sa mort... On admettrait
leuthanasie pour cause dâge
parce quon ne veut pas être
à la charge de ses proches... On ne
sarrêtera jamais !
« Au lieu dencourager le
lien social, lentraide, où les
forts soutiennent les faibles, on encourage
une solution individuelle qui va engendrer
une pression sur les personnes les plus
fragiles. Leuthanasie a un impact sur
toute la société, y compris sur
la profession médicale. L'art de
soigner de »vient lart de
faire mourir ! »
Mais Mgr Léonard a reçu
trois fois des tartes dans la figure ;
mais il est resté impassible. Il a
inauguré les deuxièmes
Rencontres européennes. Il faut
retrouver la flamme des premiers
chrétiens, recevoir le don de
lEsprit par la prière.
Lévêque a
créé un séminaire et
visite beaucoup les écoles.
A Bruxelles vient de naître
lEuthanasie Prévention Coalition
Europe (EPC- Europe). Cette coalition cherche
à prévenir surtout le danger du
suicide médicalisé.
Pour la première fois, le 6
novembre 2013, les dignitaires des trois
religions se sont exprimés sur la
question de leuthanasie :
- Eglise protestante unie de Belgique
- Comité central de lEglise
anglicane
- Synode des Eglises protestantes et
évangéliques
- Patriarcat cuménique de
Constantinople
- Grand Rabbin
- Exécutif des musulmans
- Mgr André-Joseph Léonard,
président de la Conférence des
évêques catholiques de
Belgique.
Les sept responsables ont exprimé
leurs vive inquiétude face au risque
de banalisation croissante de
leuthanasie et leur opposition à
lextension de la loi aux mineurs. Ils
dénoncent la pression à
laquelle sont soumis les médecins pour
pratiquer un acte soit-disant médical.
Ils regrettent que le débat tourne
autour de la culpabilisation des personnes
qui souffrent et non pas autour de leur
accompagnement. « Les textes
révélés nous rappellent
que lhumanité doit toujours
protéger la vie »
(Président de lexécutif
musulman).
Un site euthanasiestop.be rencontre un
succès croissant avec 300 visites par
jours, venant souvent de jeunes,
écurés par des cas
dramatiques. Heureusement, comme en France,
des jeunes veilleurs se placent devant le
sénat belge chaque dimanche
après-midi et chaque mardi soir. Ils
ont pris le nom de
«sentinelles».
Jacques Attali
écrivait il y a trente ans :
« Leuthanasie, cest
lavenir de léconomie.
Dès quil dépasse 60/65
ans, lhomme vit plus longtemps
quil ne produit et coûte alors
cher à la société. Il
est bien préférable que la
machine humaine sarrête
brutalement plutôt quelle ne se
détériore progressivement.
Leuthanasie deviendra un instrument
essentiel de gouvernement »
(LHomme nomade, Editions Fayard
).
Nous sommes avertis ce ce qui nous attend
si lopinion française ne se
réveille pas.
EN FRANCE, UNE CONFÉRENCE
« BIDON »
La « conférence
citoyenne » sest
réduite à une commission
composée seulement de 18 citoyens
choisis par lIFOP.
On peut se demander si le choix
na pas été orienté
dans le sens préféré par
François Hollande. Cela na rien
à voir avec une large consultation
démocratique.
Cette « conférence
citoyenne » sest
réunie seulement pendant quatre
week-ends, à labri des
controverses publiques. Elle a ignoré
la loi Léonetti, les propositions et
les mises en garde de la mission Sicard,
ainsi que lavis 121 du Comité
Consultatif National dEthique. Ces deux
commissions sétaient fermement
opposées au suicide assisté et
à leuthanasie.
Le 15 décembre, la
« Conférence
citoyenne » a fait connaître
ses conclusions. Elle a ouvert toutes grandes
les portes au suicide médicalement
assisté et à lexception
deuthanasie, tout en reconnaissant
limportance des soins
palliatifs.
Dès le 16 décembre,
Marisol Touraine, ministre de la
santé, a annoncé, devant le
Parlement, une « consultation des
grandes familles de pensée afin de
préparer le texte de loi voulu par le
Président de la
République ». Ce texte sera
voté avant la fin de
lannée 2014.
LES SOINS PALLIATIFS
La mort est un processus naturel
à accueillir. Le Dr
Thérèse Vanier, une des
pionnières des soins palliatifs,
dit : « Ils sont ce quil
reste à faire quand il ny a plus
rien à faire. Objectif : soulager
les douleurs physiques, prendre en compte la
souffrance psychologique, sociale et
spirituelle. Ils sadressent au malade
et à ses proches. Ni démission,
ni obstination
déraisonnable ».
La personne gravement malade, souvent
très affectée par la
dégradation physique ou psychique, a
besoin quon lui rappelle sa
valeur.
La médecine doit
reconnaître son impuissance face
à la mort ; son rôle doit
être de soulager la douleur.
Les soins palliatifs prennent en charge
la douleur psychologique, mais
également les questions sur
lau-delà.
Dieu nest pas venu supprimer ni
expliquer la souffrance mais la remplir de sa
présence. Le sens chrétien de
la souffrance senracine dans la
contemplation des souffrances du Sauveur. Le
chrétien naime pas la souffrance
pour elle-même mais il souffre en union
avec le Christ qui a souffert. Le
chrétien shabitue à
lidée de la mort lorsquil
vit en intimité avec son Dieu.
Les personnes engagées dans les
soins palliatifs sont parfois témoins
dune extraordinaire évolution
humaine et spirituelle des malades dans le
moment où ils sont portés
à rechercher la vérité
ultime de leur vie, et pour les
baptisés, à remettre leur
existence dans les mains de Dieu.
Tenir la main dun mourant, passer
un moment avec lui, est très
important. « Auprès de
malades prostrés, jai
découvert combien le chant permettait
doffrir ma présence : des
visages sapaisent, des sourires qui
sadressent à un Autre. Au
cur de cette léthargie, le chant
pénètre comme un ultime
viatique ».
Le site SOSfindevie (Alliance Vita) a
été lancé en 2003 :
la canicule avait été la cause
de 15 000 décès
supplémentaires. Une enquête
lancée par Alliance Vita a
révélé de fortes
attentes : questions médicales
non résolues, angoisse face à
la mort, souhait dêtre mieux
accompagné.
Lire :
« Je veux mourir dans la
dignité » - Association pour
la culture citoyenne
http:culturecitoyenne.net.
Jusquoù soigner les
personnes en fin de vie - hors
série Famille Chrétienne
7,90 €
Les soins palliatifs (lHomme
Nouveau) hors série 6 €
Les Augustines du « bien
mourir » - Famille
Chrétienne n° 1868 2
novembre 2013
Voir www :
leuthanasiejusquou.com
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